BTIC et simulateur d'ordinateur quantique d'Atos
06/07/2017
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La visite du BTIC d'Atos
C'est Francis Meston (ECM 84), Directeur Général de l'activité intégration systèmes d'Atos International, qui a accueilli notre délégation inter-centralienne ce mercredi 5 juillet au Business Technology and Innovation Center (BTIC) de Bezons.
Ce centre d'Atos fait partie des 6 BTIC mondiaux qui ont permi à plus de 1500 clients de bénéficier d'un atelier de consulting en innovation en services numériques. Francis nous présente la stratégie du groupe Atos, fort de plus de 100,00 employés dans 80 pays, une stratégie d'intégration de la chaine de valeur, de la technologie au conseil.
Mathieu Le Quernec, CTO Innovation Atos International, et Nicolas Geoffroy, senior consultant marketing en charge du BTIC, nous présentent ensuite les differents prototypes présents : authentification biométrique par empreinte du réseau veineux palmaire, "donation box", étiquettes connectées pour grandes surfaces.
Si vous allez au Sephora rue de Rivoli, vous pourrez voir l'une des "vending machines" d'Atos.
Le simulateur d'ordinateur quantique d'Atos
Nous abordons également le simulateur d'ordinateur quantique, "Atos Quantum Learning Machine", annoncé officiellement seulement la veille à Bruxelles par Atos, le premier simulateur commercial de développement de logiciels quantiques sur serveur HPC. "Atos investit très fortement dans ce domaine," nous confie Francis Meston.
L'innovation, à l'initiative de Thierry Breton, Chairman et CEO d'Atos, consiste ici à proposer une solution portable (de la taille d'un mini-frigo) avec kit de développement en language assembleur (Atos QUASM), des interfaces sur différent languages de programmation, et disposant d'une puissance de calcul de 40 qubits.
Fin programmée de la securite internet et bancaire actuelle
Certains alumni de l'audience semblent parfaitement au courant de la révolution quantique, mais je dois poser la question qui vous brûle les lèvres : quelles sont les applications d'une telle puissance de calcul ?
C'est Phlippe Duluc, CTO Big Data et Sécurité d'Atos, qui nous apporte une réponse détaillée, à la fois théorique et applicative : la factorisation quasi instantanée en nombres premiers de l'algorithme de Shor par le calcul quantique a pour conséquence directe la vulnérabilité de la cryptograhie actuelle.
L'enjeu en particulier consiste à décrypter les clés RSA, sur lesquelles reposent toute la sécurité internet et celle du système bancaire actuel...
Vous pouvez respirer, aujourd'hui le plus grand chiffre factorisé par un ordinateur quantique est 21 (je vous laisse trouver tout seul quels sont les chiffres premiers qui le composent).
Mais les enjeux sont tels que les experts prévoient une obsolescence de RSA dès 2030, et les plus grands noms de l'industrie investissent une énorme quantité d'argent et de matière grise sur le sujet, dont Google, Microsoft, IBM, et bien sûr Atos.
Par exemple, une clé RSA de 768 bits - 232 chiffres - a pris plus de deux ans à une centaine de machines classiques pour sa factorisation, et donc son décryptage, entre 2007 et 2009. Avec des ordinateurs classiques, le plus grand chiffre d'encryption RSA, à 600 chiffres, prendrait plus longtemps que l'âge de l'univers - mais un système quantique de seulement 4 qubits peut le faire théoriquement en une heure !
Des paradoxes épineux
Si vous vous rappelez vos cours de Centrale, les défis liés à la mécanique quantique peuvent laisser rêveurs : un système quantique formé de 40 particules, donc d'une puissance de 40 qubits, peut prendre 2^40 états 0 ET 1 simultanément, mais seul un état est pris lors de la mesure (souvenez-vous du chat de Schrödinger).
Ce résultat est probabilistique, c'est-à-dire que vous avez par exemple 80% de chance d'avoir le bon résultat. il faut donc répéter la mesure plusieurs fois, mais ce faisant vous détruisez en partie le système.
L'interprétation du qubit physique mesuré en qubit logique utilisable en 0 ou 1 est loin d'être facile et nécessite une correction d'erreur très coûteuse.
Les informations sont liées aux propriétés fixes des qubits et donc ne peuvent pas être détruites ou clonées...
Vous êtes toujours là ?
Rassurez-vous, la plaisanterie la plus fréquente parmi les initiés est que si vous dites que vous avez compris la mécanique quantique, vous n'avez pas vraiment compris... D'ailleurs, j'invite les experts sur la question à commenter sur le forum et/ou corriger d'éventuelles erreurs dans cet article !
Nous avons conclus cette visite autour d'un verre, à se demander si l'état des assiettes de charcuterie tant attendues était à 0 ou 1, ou bien 0 et 1 simultanément.
Un grand merci à Atos pour cette visite et cette conférence, et en particulier à Jean-Michel Perque sans qui cette idée n'aurait pas pu exister dans quelqu'état que ce soit !
- Del

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